Misère de l'homme sans dieu (2ème partie)
Vous savez les gars, y a plein de gens, partout et tout le temps, qui perdent des êtres chers, formidables, avec beaucoup de qualités ; des gens qui se consacraient aux autres ; qui avaient donné leur vie pour les autres. Dans l'anonymat de leur vie non-médiatique, il y a plein de familles, de tribus qui perdent l'un de leur proche.
Certaines vies ont-elles plus de valeur que d'autres ? Et la valeur d'une vie se mesure-t-elle à son existence médiatique ? Gilver est moins drôle que Mathieu, certes. Il fera remarquer qu'il y a une famille qui s'offre le luxe d'une journée de deuil - quasi-national - lorsqu'elle a perdu l'un de ses proches, c'est la famille des médias. C'est sûr, c'est triste de mourir à 49 ans, si jeune. C'est sûr, moi aussi ça me touche, parce que je le connaissais à travers la télé. Mais pourquoi cette mort-là doit-elle être plus grave, plus dure, plus injuste qu'une autre ? Est-ce que c'est le cas ? Et pourquoi tous ceux qui perdent un être cher ne pourraient-ils pas avoir droit à leur journée de deuil médiatique, pour s'épancher et pleurer la disparition de ceux qu'ils aimaient ?
Bizarre, tout ça ; on n'y peut pas grand chose, c'est le monde comme il va. 7 morts hier dans un accident de voiture ; procureur, enquête, "fait divers". La mort de Thierry Gilardi ne devrait pas être un fait divers, mais là, ce serait vraiment un truc grave... pourquoi ? C'était quelqu'un de bien. "Enfin! Vous pouvez pas comprendre, pour nous, c'est quelque chose de très important!" Pour vous, oui. Mais les aléas de votre vie, les petits et les grands malheurs de votre quotidien doivent-ils être la mesure du malheur de l'humanité ?
Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?