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Derechef
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22 septembre 2009

On peut être poète et cohérent, bordel !

boris_vian2C'est vrai, quoi, c'est pénible. Sous couvert de licence poétique, combien d'écrivaillons, combien de besogneux pollueurs de papier nous agacent l'entendement par leurs élucubrations incongrues et scientifiquement inacceptables. La terre est bleue comme une orange. Drogué, va ! C'est proprement insupportable. Et le plus difficile à avaler, c'est quand même les plus grands se laissent aller à de telles affligeantes facilités. Même Boris Vian, je viens de le découvrir. Boris Vian ! Le coup dur, quoi...

Lorsqu'il adapte, au demeurant de manière fort sympathique, Kisses sweeter than wine sous le titre Ses baisers me grisaient, vraisemblablement pour Juliette Gréco, ça peut se vérifier, il commet l'irréparable... En partant pour la noce avec son cheval brun il a croisé une rousse au détour du chemin, elle avait la peau fraiche et le nez retroussé, alors il l'a suivie sans même se retourner.

N'importe quoi ! Trop pas possible ! Si tu croises une rousse, c'est qu'elle arrive face à toi, puteborgne ! Par suite, pour la suivre, il te faut nécessairement te retourner. Tu ne peux pas suivre sans te retourner une rousse que tu croises. Même si elle est brune. T'es obligé de te retourner ! Ou alors, tu la suis à reculons, mais c'est quand même super pas crédible. Surtout à cheval. Faut déjà être sacrément bon cavalier pour faire marcher un cheval à reculons.

La déception. Boris Vian qui se répand en inepties...

hugues_aufrayNana Mouskouri, lorsqu'elle reprend la chanson un peu plus tard, commet la même absurdité. A la limite, on lui pardonne, elle est grecque, elle parle pas vraiment la langue, et peut-être qu'en Grèce les gens se suivent à reculons. C'est possible. J'y crois moyen, mais c'est possible. Mais quand, plus récemment, Emilie Loizeau ne change pas un mot de ce texte imbécile, c'est inacceptable. Se permettre de propager de telles horreurs au vingt-et-unième siècle est à la limite du criminel. D'autant plus qu'entre temps, et il faut lui en rendre grâce, Hugues Aufray avait eu le bon goût de rétablir la vraisemblance en transformant le vers débile en Alors je lui ai dit voulez-vous m'épouser. Ce qui est assez parisien.

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Commentaires
C
Chère addu, cela semble en effet bien difficilement explicable. Mais vous comprendrez que s'il est possible pour un dilettante d'analyser précautionneusement l'intégralité d'une chanson et de ses variantes dans le but de résoudre un problème de ce type, c'est une toute autre tâche que de s'attaquer à l'intégrale de Maupassant pour une peccadille du même ordre. Je n'ai donc malheureusement d'autre choix que de laisser le doute vous habiter. Avec toutes mes excuses.
C
Chère addu, ce n'est qu'une fois arrivé au milieu du film qu'il faut chercher le poisson...
A
Pourrais-je me permettre d'en recourir à vos analyses sagaces, et plus raffinées que byzantines, pour élucider un problème familial qui me turlupine. Il s'agit de deux familles chères à Maupassant : les Tuvache et les Vallin. A leur sujet, un doute m'habite.<br /> On peut lire au début de la nouvelle : "Les Tuvache avaient trois filles et un garçon" "Les Vallin avaient une fille et trois garçons". Puis, plus loin, après l'adoption du dernier-né des Vallin par Johnny et Adeline d'H., l'auteur explique la haine entre les deux familles en mettant l'accent sur les malheurs des pauvres Tuvache :"Leur fils aîné partit au service", "le second mourut ; Charlot resta seul à peiner avec le vieux père pour nourrir la mère et deux autres soeurs". D'où sortent tous ces mâles Tuvache ? On peut concevoir qu'il y ait eu d'autres enfants après la sombre histoire du Charlot refusé à la vente, mais comment ce marmot qui avait trois soeurs aînées peut-il se retrouver le troisième fils ? suivi, qui plus est de deux soeurs plus jeunes, normal, puisque "suivi", alors qu'elles étaient des soeurs aînées au départ, vous suivez ? A vous de jouer...
A
Chinito, le 25 septembre, évoque un poisson qu'on a essayé de noyer ... mais où est donc ce pauvre animal dans votre histoire de sodomisateurs de diptères ? Il n'y a pas d'éléments aquatiques au bord des routes que vous citez, donc je tique. Il peut y avoir des tiques, sur le cheval sans doute...ou sur l'amoureux ébloui que la situation rend nerveux, ce qui déclenche les tics, mais alors, on ne se meut plus dans la licence poétique mais dans la licence orthographique... Des diptères ? possible aussi : l'homme est très chaud ce jour-là, il serait crédible qu'il sût qu'il les attirerait puisqu'il sue, et l'homme est chasseur, de rousse et de diptères ...mais ces sales bêtes pulullent surtout dans les zones dotées d'une certaine humidité, il faudrait donc une mare, un étang ...ce qui autoriserait le retour au poisson. <br /> Ne me serais-je pas égarée dans votre conversation ? Je sortais par hasard d'un champ lexical mal fauché, celui de l'élucubration et j'ai été inexorablement attirée.
C
@ uovo : Ouais, merci, moi aussi j'aime bien. Ça change un peu des "saperlipopette", "palsambleu" et "sacré bordel de vierge enceinte" qu'on entend trop souvent par les temps qui courent...
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