Laporte roi des bananes ?

Une fois n'est pas coutume, je vais ici prendre la défense d'un membre du gouvernement Fillon... Bernard Laporte (bon fallait pas croire quand même que j'allais soutenir Brice Hortefeux ou Rachida Dati, non plus...) envisage de réglementer la gouvernance des fédérations sportives françaises en imposant une limite de deux mandats aux présidents de fédérations. Dit comme ça, ça semble plutôt une bonne idée, de vouloir éviter que des présidents ne s'installent trop longtemps dans leur fauteuil confortable, et ne risquent ainsi de succomber aux sirènes du népotisme, du despotisme, et d'autres trucs en -isme...

Bah non, en fait, il y en a un qui n'est pas d'accord avec ce projet, et qui le clame haut et fort, en expliquant que si Laporte fait ça, faudra pas non plus s'étonner si on n'a pas les JO à Annecy ou à Grenoble en 2018... Et que les pratiques d'ingérence de Laporte sont dignes des républiques bananières. Le pas content en question, c'est Henri Sérandour.

Henri Sérandour a été président de la fédération française de natation pendant 13 ans, à la suite de quoi il est devenu il y a 16 ans président du CNOSF. On comprend donc bien qu'il soit légèrement opposé au non-cumul temporel de ce type de mandats. C'est vrai, quoi, on s'habitue... Notons également qu'il est bien placé pour savoir ce qui fait rater des candidatures à l'organisation des JO, car depuis qu'il est président du CNOSF, la France à raté l'organisation de Lille 2004, Paris 2008 et Paris 2012 (ce qui ne me chagrine pas plus que ça, d'ailleurs, c'est juste pour dire). Sérandour, ou comment voir la banane dans l'oeil du voisin en ignorant le bananier dans le sien...

Dans la série sport & gouvernement, on ne s'en souvenait guère (et pourtant j'en avais parlé ici), mais il y a quelques mois, notre Préposé Ministériel à l'Avenir Radieux, Eric Besson, s'attelait à la confection d'un rapport sur le thème "comment rendre compétitif le football tricolore"... Bah apparemment, c'est fini. Pour ceux que ça intéresse...